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Libération

Pris au piège à Hanoi

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L'équipe de l'hôpital franco-vietnamien est consignée au Vietnam. Colère.
publié le 31 mars 2003 à 22h26

Depuis plusieurs jours, ils espéraient être rapidement rapatriés en France. Les trois Français atteints de pneumopathie atypique hospitalisés à l'hôpital français de Hanoi (Vietnam), des personnels de l'établissement, et l'équipe du Samu et de scientifiques ­ qui a fini sa mission depuis mercredi ­ ont eu la mauvaise surprise d'apprendre qu'ils resteraient consignés à Hanoi. Le rapatriement des trois malades n'est pas compatible avec la législation internationale, s'est justifié vendredi soir le ministère français de la Défense, dans un communiqué conjoint avec le ministère de la Santé.

«Angoisse». Sur place, la décision est plus ou moins bien vécue par les intéressés, joints au téléphone par Libération. Convalescent à l'hôpital français, le docteur Philippe Léon, l'un des trois malades, oscille entre agressivité et amertume. «Tous ceux qui sont venus ici se retrouvent pris au piège, des pestiférés que personne ne veut transporter, s'emporte-t-il. Pendant quinze jours, on s'est battus comme des fous et on a réussi puisqu'il n'y a plus de nouveaux cas à Hanoi. Et maintenant, la France veut se mettre sous cloche, parce que l'opinion publique panique... Que les autorités édictent des critères objectifs et qu'elles s'y tiennent, au lieu de changer tous les jours, en surfant sur la vague de la peur collective.» Agé de 48 ans, ce radiologue des Bouches-du-Rhône est encore très secoué en repensant à la maladie, qu'il a contractée début mars, au contact direct des premiers malades. «