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Libération

La recherche en diète historique

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La révolte gronde dans les labos, qui appellent à la démission de leur ministre.
publié le 2 avril 2003 à 22h33

Enquête épidémiologique sur les dioxines suspendue, navire recherche océanographique bloqué à quai, gros équipement de physique menacé d'interruption... les coupes subies par les budgets de la recherche commencent à se faire sentir. La révolte gronde dans les labos où circule un appel à la démission de la ministre Claudie Haigneré, lancé par trois chercheurs marseillais (1) et signé par 6 000 scientifiques. Le Conseil national de la recherche scientifique vient d'être convoqué en réunion plénière, une occasion rare, la dernière sonna le glas de Claude Allègre.

Priorité. Claudie Haigneré tient un discours surréaliste. Réaffirmant l'engagement de Jacques Chirac ­ «3 % du PIB consacré à la recherche en 2010» ­, elle a répondu le 26 mars au député Michel Charzat (PS) à l'Assemblée nationale, «oui, la recherche demeure bien toujours une priorité du gouvernement». Démonstration : «C'est un des rares ministères où l'on ait reporté totalement les crédits de 2002 sur 2003. Cette priorité est également attestée par la réévaluation à hauteur de 5,5 % des allocations de recherche des jeunes qui préparent leur thèse.» Les étudiants en thèse constatent que leurs bourses ­ environ le Smic... ­ n'ont pas été revalorisées en janvier 2003. Elles le seront au plus tôt en octobre 2003. D'après le Syndicat national des chercheurs scientifiques, les annulations des crédits 2002 se montent à 100 millions d'euros, dont 30 millions pour le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Au total