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Libération

Alègre: des meurtres «oubliés» à Toulouse

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Un journaliste met en cause deux policiers.
publié le 5 avril 2003 à 22h38

Toulouse de notre correspondant

«Tant que ce n'est que la police qui en prend plein la tête, tout le monde rit comme à guignol, constate un officier syndicaliste du commissariat de Toulouse. Si le cercle s'élargit, ça ne fait vite plus rire personne...» La Dépêche du Midi a élargi le cercle mercredi. Sur la foi du témoignage d'une prostituée entendue par la gendarmerie le 8 janvier, le quotidien explique que deux policiers de la Sûreté urbaine et de la brigade des moeurs pourraient avoir couvert le tueur en série Patrice Alègre. Celui-ci, déjà condamné à perpétuité en février 2002, est soupçonné, selon le journal, d'être l'auteur d'une série de cinq meurtres dans le milieu de la prostitution en 1992. Cinq meurtres que la police toulousaine ne se serait pas pressée d'élucider. L'article, enfin, pointe, le rôle mystérieux d'un magistrat.

Le lendemain, à 11 h 30, le journaliste Gilles Souillès était convoqué au SRPJ pour recel de viol du secret de l'instruction. Lequel Gilles Souillès opposait l'article 109 du code de procédure pénale sur la protection des sources. L'après-midi, le même SRPJ se déplaçait jusqu'au siège de la Dépêche du Midi pour y entendre son directeur de la publication, Jean-Michel Baylet. Le parquet avait même demandé, mais en vain, une perquisition et, si nécessaire, une garde à vue pour le journaliste. L'article et sa conclusion ne sont pas mis en cause. Le motif avancé de cette agitation judiciaire est la publication d'extraits du procès verbal de la prosti