Pendant vingt ans, elles ont attendu un geste de la gauche au pouvoir. En vain. Il y a six mois, Nicolas Sarkozy a affirmé haut et fort vouloir s'attaquer à la double peine. Une véritable surprise pour les associations, réunies dans un collectif offensif «Une peine point barre». Hier, lors d'une conférence de presse commune, elles ont dit leur «déception», après la remise mercredi par le ministre de l'Intérieur des conclusions du groupe de travail mis en place en novembre, qui maintient l'interdiction du territoire français (ITF).
«C'est un traitement cosmétique : le rapport arrondit un peu les angles, mais laisse les plaies à vif», estime Michel Tubiana, président de la Ligue des droits de l'homme (LDH). «Une peine point barre» admet que «le groupe de réflexion a largement identifié les conséquences insupportables de la double peine, mais le principe même de son maintien reste inadmissible». Stéphane Maugendre, pour le Gisti (groupe d'information et de soutien des immigrés), regrette que «l'ITF soit vue comme n'importe quelle autre peine complémentaire et non comme une peine discriminatoire».
Le groupe de travail propose l'instau ration de deux catégories d'étrangers bénéficiant «d'une protection absolue» contre l'expulsion quand elle est vécue comme «un bannissement», et qu'elle entraîne «l'éclatement des familles». D'une part, les étrangers nés en France ou arrivés avant l'âge de 10 ans ou de 13 ans (l'âge n'est pas encore tranché). D'autre part, ceux qui, résidant en Franc