Hakim el-Ghissassi dirige le magazine la Médina, seule revue française consacrée à la place de l'islam et au rôle de la culture musulmane dans un contexte laïc. La dernière livraison (1) propose une enquête exhaustive sur les élections au Conseil français du culte musulman (CFCM, lire ci-dessus). Fondateur du Forum citoyen des communautés musulmanes en faveur d'une plus grande participation des Français musulmans à la vie civique et aux pratiques citoyennes, El-Ghissassi est un observateur avisé de l'islam de France. Entretien.

Le processus électoral est d'abord lancé au niveau des «petites» régions. Ce choix est-il pertinent ?

Quand on parle de petites et de grandes régions, on fait référence au nombre de délégués des lieux de culte. Les régions où les municipalités étaient réticentes à créer des lieux de cultes dignes de ce nom sont mal loties: en dépit de leur nombre, les musulmans n'auront aucun délégué dans la plupart des communes de Seine-Saint-Denis, comme Bobigny ou Aubervilliers. Au final, les grandes régions feront la représentativité médiatique et administrative de l'islam...

En outre, on assiste à une prolifération de listes...

C'était la volonté du ministère de l'Intérieur. Elle se traduit par une dilution de la représentativité et un éparpillement des tendances. Mais cela permettra peut-être aux courants minoritaires et aux structures indépendantes d'être représentés. L'intervention du ministre de l'Intérieur s'impose comme une garantie de la diversité musulmane. E