David Heymann est directeur de la division des maladies transmissibles de l'Organisation mondiale de la santé. A ce titre, il centralise la lutte mondiale contre l'épidémie.
Plus de trois semaines après la survenue des premiers cas officiels, l'épidémie de pneumonie atypique vous paraît-elle sous contrôle ?
Ça dépend des pays, et ça dépend de l'épidémie car il y a en a plusieurs. Aujourd'hui, on peut dire qu'au Vietnam, malgré la survenue d'un ou deux nouveaux cas, la situation est contrôlée. De même à Singapour, où le gouvernement a vite réagi. Au Canada, en dépit du nombre élevé de morts, l'épidémie a été limitée à Toronto, et paraît sous contrôle. Comme en France. En d'autres termes, les pays dont l'épidémie est partie de Hongkong et qui ont connu une mise en alerte rapide il y a quelques semaines ne connaissent pas de flambée. Et aujourd'hui, ils maîtrisent.
Et à Hongkong ?
A Hongkong, c'est malheureusement différent. La maladie y a trouvé une autre façon de se propager. Laquelle ? Ce n'est pas clair. Cela pourrait être par le système des égouts ou via l'eau. Le virus reste aussi dans les selles. La pneumonie atypique pourrait se propager sans contact physique direct. En tout cas, on a assisté à une transmission beaucoup plus forte que celle à laquelle on avait assisté au début.
Mais comment expliquer ces différences de transmission ?
On cherche à comprendre. On a pu suivre, depuis le 15 mars, neuf passagers au départ de Hongkong qui sont allés ensuite à Pékin, Taiwan et S