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Libération

Le radon, du poison maison

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Des habitants d'un ancien site industriel mal décontaminé s'insurgent.
publié le 12 avril 2003 à 22h46

En se promenant «Chemin du Radium», à Gif-sur-Yvette (Essonne), on se laisse séduire par l'endroit. De jolies maisons, des rosiers en fleur, des oiseaux qui chantent, la totale pour une vie de plénitude et sans histoires. Pourtant, trois familles sont embourbées depuis des années (bientôt trente ans pour deux d'entre elles) dans des histoires de maisons contaminées au radium, un minerai naturellement radioactif. A bout de nerfs, les habitants ont joué leur dernier va-tout la semaine dernière en apportant au ministère de l'Ecologie des échantillons de céramique, de terre et de poussières radioactives issus de leur jardin ou de leur chambre. Ils réclament une décontamination totale et définitive aux frais de l'Etat, et quand celle-ci est trop complexe, une expropriation correctement indemnisée. «Il existe une volonté sincère de faire aboutir le dossier», rassure-t-on dans l'entourage de la ministre.

Depuis 1996, les Léonard vivent dans une bâtisse «de caractère», en fait un ancien laboratoire qui utilisait et revendait du radium. «Quand vous élevez vos enfants dans une maison contaminée, vous vivez un cauchemar», affirment les parents. José Garcia, lui, se bat depuis 1975 pour que l'on décontamine sa maison archi-truffée de radon, gaz radioactif issu du radium. Il s'est installé avec sa famille aux Petites Coudraies en 1964. Comme les Jerzyck. A l'époque, on leur assure que tout va bien : les maisons ont été décontaminées et les enfants peuvent s'amuser dans le jardin sans s'in