Clonage et primates ne font pas bon ménage. Tellle semble être la conclusion de l'étude publiée cette semaine dans la revue Science par Gerald Schatten et ses collègues biologistes de l'université de Pittsburgh.
Il n'a certes échappé à personne, du moins dans le milieu scientifique, que le clonage a du mal à faire ses preuves dans le monde des primates, non humains et humains. La technique qui a permis de faire naître Dolly et quelques milliers d'autres mammifères (souris, lapins, chèvres, vaches) n'a accouché, à l'heure actuelle, que d'un seul singe. Un seul, et encore : né aux Etats-Unis en 1997, il était issu du transfert, dans un ovule énucléé, d'une cellule d'embryon et non d'une cellule d'adulte à l'instar de Dolly.
Comment expliquer cet échec quasi total ? Effet d'une malchance des expérimentateurs ou d'une résistance biologique propre aux primates ? Pour tenter de le savoir, l'équipe de Pittsburgh a conduit une expérience de clonage sur la bagatelle de 716 ovules de singe Rhésus. Première étape, premier barrage : seuls 146 ovules ont amorcé un développement embryonnaire, 570 sont passés à la trappe. Seconde étape, second barrage : aucun de ces 146 embryons n'a poursuivi un développement normal. C'est là que les choses deviennent intéressantes : en regardant ces embryons de plus près, au niveau cellulaire, les chercheurs ont découvert qu'ils sont affectés d'un défaut qui les rend incapables d'assurer une duplication correcte des chromosomes lors de la division des cellu