«Bonsoir, qu'est ce qui se passe ? Vous en vendez, vous en DONNEZ !» s'échauffe un gaillard de 20 ans. «Y'a plein de dealers dans la salle, le mieux serait de centraliser ici les achats d'ecstasy», plaisante-t-il. «Non, on fait de la réduction des risques, mais tu peux prendre un flyer d'info sur chacun de ces produits», lui répondent Camille et Virgo, bénévoles de Technoplus.
Inédit. Deux heures du matin, l'association qui intervient dans les free parties a posé son stand dans une boîte de nuit parisienne à la mode. Sa présence brise le tabou sur la consommation de drogues dans les concerts et les discothèques. Chose inédite, c'est la direction de l'établissement qui leur a proposé l'expérience. «On n'a pas de gros problèmes de drogue, mais on ne veut pas en avoir», explique Matthieu, responsable de la logistique. «Ils ont eu des doutes quand ils ont vu des petites pépettes superfraîches repartir avec des mecs qu'elles n'auraient même pas regardés, raconte Camille. Est-ce qu'ils leur avaient versé du GHB [anesthésiant incolore connu sous le vocable de drogue du viol, ndlr] dans le verre ?» Ainsi l'affichage dissuasif s'adresse autant aux vendeurs qu'aux acheteurs.
Trois heures. Les danseurs affluent à mesure que les bars ferment. Des filles en treillis ont des mini-bouteilles d'eau à la main, signe d'un besoin de s'hydrater. «Ni trop ni pas assez après la prise d'ecstasy», rappelle Camille. «Ici c'est pas le genre d'endroit où on respecte les lois, les "faut pas se droguer",