Thomas (1) venait tout juste d'avoir 15 ans. Il est mort le 17 mars à Lusaka, capitale de la Zambie. Loin de sa famille, loin de tout, après avoir été durant trois semaines roué de coups et avoir subi toutes sortes de sévices. Thomas avait été expédié au coeur de l'Afrique pour rejoin dre un groupe d'ados réputés difficiles dans un camp «éducatif», à 200 kilomètres du premier hôpital. On appelle ça un «séjour de rupture» dans le jargon des services sociaux. Thomas n'était pas un délinquant endurci. Juste un grand garçon plutôt frêle, très nerveux, qui s'était fait renvoyer du collège et vivait chez ses parents. Dès son arrivée en Zambie, il aurait été pris en grippe par le responsable du groupe, un homme d'une quarantaine d'années, marié à une Zambienne et qui n'aurait pas le moindre diplôme d'éducateur. Le séjour, retenu par l'aide sociale à l'enfance du Finistère, un service dépendant du conseil général, et organisé par une association parisienne, Vagabondages, s'est transformé en calvaire. Un calvaire dont Thomas n'est pas sorti vivant. Rapatriés en France quelques jours après le décès, les sept autres ados du groupe ont été entendus par les gendarmes de la brigade des recherches de Brest. Le directeur de l'association, apparemment habilitée par le ministère des Affaires sociales, a lui aussi été entendu. Il n'est, pour l'heure, pas mis en cause. Quant à l'«éducateur», qui semble avoir institué la violence et les représailles en tout genre comme mode de fonctionnement col
Lynché à mort dans un camp «éducatif»
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publié le 14 avril 2003 à 22h47
(mis à jour le 14 avril 2003 à 22h47)
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