Bientôt l'affaire Buffalo Grill prendra un tour décisif. Le 28 avril, la cour d'appel de Paris indiquera s'il convient, comme l'a requis le parquet général, de vider le dossier de l'incrimination d'homicide involontaire. C'est ce soupçon d'avoir provoqué la mort de Laurence Duhamel et d'Arnaud Eboli, morts, en 2000 et 2001, de la maladie de Creutzfeldt-Jakob qui a nourri l'énorme retentissement de l'affaire. Sans cela, l'enquête sur Buffalo Grill deviendra un dossier de fraude sur la qualité de la viande. Presque banal. Et que fera la juge d'instruction Bertella-Geffroy, critiquée, y compris par des magistrats, pour avoir mené ce dossier au pas de charge ? «Elle a déjà laissé entendre que si l'homicide involontaire disparaissait, elle jetterait l'éponge et réglerait vite le volet fraude», explique un proche de l'enquête. «Elle peut aussi laisser le dossier vivoter pendant des mois sans qu'on puisse rien faire», s'inquiète un avocat de la défense. De fait, les exemples d'instructions qui traînent de commission rogatoire en expertise et contre-expertise sont fréquents.
Contestation. En attendant le 28 avril, l'enquête se poursuit, sans, semble-t-il, s'enrichir de preu ves indiscutables. La pression s'est un peu relâchée puisque la juge a libéré, fin mars et début avril, les deux dirigeants de Districoupe en détention provisoire depuis mi-décembre. Le 25 mars, elle a longuement interrogé l'un d'eux, Francis Coutre, PDG de la filiale viande de Buffalo Grill. Après trois mois