L'islam de France a désormais un visage. La première étape de l'élection du Conseil français du culte musulman (CFCM) s'est achevée hier. La question qui se pose aujourd'hui est de savoir qui va s'y reconnaître. Au lendemain du scrutin, les conditions de cette élection, qui a opposé des organisations assez peu représentatives des musulmans pratiquants, paraissent tellement peu démocratiques qu'elles ne peuvent que renforcer le camp de ses contempteurs.
Délégués. Les dimanches 6 et 13 avril, les musulmans de France ont donc voté. Pas tous, mais ceux désignés par les mosquées. Celles-ci ont eu droit, selon leur taille, à un certain nombre de délégués qui ont glissé le bulletin dans l'urne. Objectif : élire le Conseil et ses instances décentralisées, les 25 conseils régionaux du culte musulman (CRCM). Ces structures seront les interlocuteurs des pouvoirs publics pour toute question liée à l'exercice du culte : formation des imams, construction de mosquées, aménagement de carrés musulmans dans les cimetières...
Les résultats proclamés hier ont confirmé l'échec patent de la Mosquée de Paris. Cette institution, très liée à l'Algérie, a été devancée par la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), proche du Maroc, et par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), de tendance fondamentaliste.
Sur les 41 postes du conseil d'administration, la FNMF en a obtenu 16, l'UOIF 13, la Mosquée de Paris 6, le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) 2, l