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Le Floch-Prigent: épouse et grosse combine

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L'achat d'un hôtel particulier au centre des débats hier.
publié le 15 avril 2003 à 22h49

Par une sorte d'allocution, Loïk Le Floch-Prigent, l'ancien PDG d'Elf, lunettes sur le nez, a introduit les débats sur ses dépenses personnelles, hier. «Pour moi, c'est difficile, a dit Le Floch, solennel. On va cesser de parler du président d'Elf pour parler de moi, de ma famille.» Le Floch se plaint, s'épanche, en appelle à la compassion. Les mauvais esprits l'ont entouré. «Elf et sa culture», «ses responsabilités écrasantes» d'abord, mais surtout son ex-épouse, Fatima Belaïd, aujourd'hui prévenue. Son «amour passionné» s'est transformé «en enfer et en douleur». «Une cour autour de moi a conduit ma femme aux caprices et aux goûts de luxe. Cela n'avait rien à voir avec moi.» «J'ai été le premier à l'avertir de certains dangers, intervient peu après Alfred Sirven. Son mariage avec Mme Belaïd a été une chose funeste pour lui.»

Dérapage. Premier volet du «dérapage», l'achat sur les fonds d'Elf, en 1990, d'un hôtel particulier, rue de la Faisanderie, à Paris, dans le XVIe arrondissement, d'une valeur de 40 millions de francs (6,1 millions d'euros). «Il s'agit de l'hôtel de Nanteuil, résume le président Michel Desplan, construit en 1903. Il a coûté à l'époque 1 million de francs or.» La propriété de 818 m2 dotée d'un jardin de 300 m2 figure dans le guide des palais parisiens de la belle époque.

L'histoire secrète de l'achat réunit bien des prévenus. Le Floch-Prigent et sa femme choisissent les lieux. L'industriel américain Jeffrey Steiner, ami de Maurice Bidermann, co-prévenu, le