Après le décès d'un adolescent de 15 ans qui participait à un «stage» en Zambie, un employé de l'association parisienne Vagabondage a été mis en examen et incarcéré le 9 avril. L'enquête a mis en évidence des actes d'une «violence inqualifiable» (lire Libération du 14 et du 15 avril). Patrick Autié, directeur départemental de la protection judiciaire de la jeunesse à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), revient sur le contrôle des «séjours de rupture».
Quelles garanties aviez-vous sur le fonctionnement de ce camp ?
Les associations du département avec lesquelles nous travaillons font l'objet de procédures de contrôle très rigoureuses. Avec Vagabondage, il s'agit d'une convention, avec des objectifs, qui engage d'abord la hiérarchie de l'association. Celle-ci devait également nous adresser un rapport tous les six mois, mais aussi en cas d'événement majeur. Elle travaillait depuis plusieurs années avec des services sociaux ou judiciaires, avait la confiance de beaucoup de magistrats, et avait jusqu'à présent bien réagi quand des problèmes s'étaient présentés. Tout cela semble aujourd'hui d'une dramatique insuffisance. Plus on est loin de l'association habilitée, moins le contrôle est fouillé et plus le risque est important. Mais la question des contrôles ne doit pas être dissociée des moyens. Peut-on envoyer des inspecteurs aux quatre coins du monde ? Avec la plupart des associations habilitées, c'est toute une équipe, éducateurs, psychologues, qui prend un groupe en charge. Cela est s