«Je plane», «je n'arrive pas à y croire», «je ne sais pas où je suis». Touria Tiouli ne réalise pas qu'elle est libre. Et de retour en France, après six mois de séjour forcé à Dubaï et de nombreux rebondissements judiciaires (Libération du 2 janvier).
En octobre, la Française de 39 ans d'origine marocaine, en déplacement professionnel pour la troisième fois à Dubaï, portait plainte pour viol à l'encontre de trois Emiratis. Le soir de son anniversaire, elle était sortie dans une boîte de nuit fréquentée par les étrangers et la bourgeoisie locale. Trois hommes, des connaissances du patron, lui avaient proposé de la raccompagner jusqu'à son hôtel. Ils l'avaient violée.
Après son dépôt de plainte, Touria Tiouli était passée de victime à accusée. Inculpée de «relations sexuelles adultérines», elle risquait de un à trois ans de prison. Elle avait été emprisonnée pendant cinq jours, puis remise en liberté à la demande du consulat de France. Depuis elle était assignée à résidence dans un hôtel de Dubaï, à ses frais. Son passeport était retenu par les autorités.
Du jour au lendemain, et selon elle «sans explications», sa situation a basculé. Son passeport lui a été restitué mercredi par le procureur général de Dubaï après un entretien avec le consulat de France. «Samedi, a raconté Touria Tiouli, je suis allée à l'immigration pour avoir mon visa de sortie. J'ai pris mon billet dans la foulée et l'avion aussi.» Hier, elle a retrouvé sa ville, Brive, et son fils de 14 ans. «Six mois toute