Menu
Libération

Elf, le deballage des cadeaux

Article réservé aux abonnés
Le Floch, Sirven et Tarallo ont dû s'expliquer au cours du procès Elf sur les largesses dont ils ont bénéficié. Catalogue.
publié le 22 avril 2003 à 22h57

Ils sont sortis défaits, épuisés, quelquefois hagards, de l'épreuve. Ces deux dernières semaines, les anciens dirigeants d'Elf ont fait la démonstration qu'Elf-Aquitaine avait changé leur vie de serviteurs de l'Etat infortunés et obscurs. Hôtel particulier, château ou résidence de luxe, chacun trouvait dans «la caisse noire» d'Elf son petit cadeau personnalisé. Si Alfred Sirven est resté placide, Le Floch-Prigent a paru torturé par l'aveu, André Tarallo, fatigué par le déni. Le tribunal doit ouvrir aujourd'hui l'un de ses premiers dossiers politiques. C'est l'ancien conseiller personnel de Charles Pasqua, l'ex-brigadier de police Daniel Léandri, qui va essuyer les plâtres. L'homme de l'ombre en question, salarié par Elf International à Genève, s'est enrichi d'un préfinancement pétrolier camerounais. Selon les juges ­ qui lui reprochent d'avoir reçu 1 million de dollars puis 150 000 euros ­, il disposait d'un trésor de guerre suisse de 6,25 millions d'euros. Suivra, la semaine prochaine, l'examen de l'affaire de la raffinerie de Leuna, un dossier franco-allemand dont les arrière-plans de financement politique ont été évoqués à maintes reprises. Alfred Sirven restant obstinément silencieux sur les politiques, seul Le Floch-Prigent est susceptible d'ouvrir le champ. L'ex-PDG semble avoir conservé sa position hiérarchique vis-à-vis de ses coprévenus. Il a admis les financements politiques, affirmé qu'il en répondait parfois devant Mitterrand. Il les a chiffrés ­ et sûrement sous