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Libération

Quatre-vingt-un Kurdes en grève de la faim à Bordeaux

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publié le 22 avril 2003 à 22h57

Ils sont quatre-vingt-un. Tous kurdes de Turquie. Ils réclament l'asile politique et ont lancé, dimanche 13 avril, une grève de la faim dans la banlieue bordelaise pour obtenir l'examen collectif de leurs dossiers. Plus de la moitié du groupe, composé d'hommes, a déjà été débouté par l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) et ne bénéficie plus de voies de recours. Pendant plusieurs jours, ces Kurdes avaient campé dehors, sur une place publique à Bordeaux. Dimanche 13 avril, ils ont investi une caserne désaffectée à Mérignac, dans la banlieue bordelaise. Le conseil général, propriétaire des lieux, a fait rouvrir les compteurs d'eau et d'électricité. «Nous n'avons pas voulu demander l'évacuation. Nous sommes pour la régularisation des sans-papiers», annonce le socialiste Philippe Madrelle, patron du département. Le préfet de région Christian Frémont observe : «C'est aux Kurdes de se débrouiller avec l'Ofpra. Je ne déciderai l'expulsion qu'à la demande du conseil général.» Dans l'entrée de l'ancienne gendarmerie, une pancarte rappelle qu'il ne faut pas monter à l'étage pour la tranquillité des grévistes. Le comité de soutien a pris ses quartiers au rez-de-chaussée. Au menu : les tracts, les dossiers médicaux des grévistes et la constitution des dossiers pour l'Ofpra. Engin, 23 ans, est confiant. Arrivé il y a deux ans à Bordeaux, il a appris le français et a vécu du travail au noir : «J'ai fait le maçon et j'ai participé aux travaux du tramway.» Un