Roubaix envoyé spécial
C'est un mur de huit écrans couleur qui surplombe le mail de Lannoy, un centre commercial à l'allure de rue piétonne au centre de Roubaix (Nord). La police municipale s'est installée au premier étage, au bout d'un escalier lui-même filmé par une caméra. Cette pièce, qui a coûté 5 millions de francs (plus de 760 000 euros), tient à la fois de la régie informatique et de la salle de commandement avec ses messages radio et son grand cahier où les policiers municipaux rédigent la main courante. Le plan du centre commercial apparaît sur un écran, ainsi que les emplacements des caméras symbolisés par des icônes. Il faut cliquer à l'aide d'une souris sur l'un de ces icônes pour visualiser immédiatement l'image que renvoie la caméra concernée sur l'écran voisin.
Propret. Cinq jeunes sortent d'une bouche de métro. A cheval sur la rambarde de l'escalier mécanique. Un clic sur la souris de l'ordinateur suffit pour les suivre dans la rue piétonne. En changeant d'angle, en zoomant. «On pourrait identifier la marque de leurs chaussures», affirme Jean-Luc Besson, directeur de la prévention et des relations avec la police. «Ils vont aller chez Adidas», pronostique un policier municipal. Le groupe dépasse la vitrine et quitte le centre commercial. Au-delà, il ne risque plus d'inquiéter la sécurité du consommateur. C'est une rue trop lointaine pour la caméra, et «là-bas, souligne Jean-Luc Besson, c'est la police nationale qui doit prendre le relais». La filature virtuelle