Menu
Libération

Les villes veulent voir des caméras partout

Article réservé aux abonnés
En dix ans, la vidéosurveillance s'est fondue dans le paysage urbain, malgré une efficacité contestée.
publié le 25 avril 2003 à 22h59

Près d'un million de caméras de vidéosurveillance, aujourd'hui en France. Soit un oeil électronique pour soixante habitants répartis entre les espaces privés et publics. Le chiffre ne suscite plus guère de polémique alors qu'en 1994, le maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, déclenchait un tollé en installant les premières caméras dans une ville.

High-tech. En dix ans, la vidéosurveillance s'est fondue dans le paysage des villes de droite comme de gauche. Elle fait partie de la panoplie high-tech revendiquée par les élus lors de grand-messes sécuritaires comme les «assises départementales de la sécurité» organisées, hier, à Nanterre, parrainées par Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur et Patrick Devedjian, ministre délégué aux Libertés locales. Ils étaient auparavant maires de Neuilly et d'Antony, deux villes des Hauts-de-Seine où le conseil général a décidé que les abords de 90 collèges seraient «vidéosurveillés» fin 2004.

«En France, nous sommes en train de basculer dans cette banalisation qui fait dire aux chercheurs britanniques que les caméras sont aussi banales dans leur pays que la cabine téléphonique», explique Eric Heilmann, maître de conférences à l'université de Strasbourg (1), soulignant que le marché de la vidéosurveillance est en augmentation continue. En 2001, le secteur a représenté un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros, selon l'Atlas 2003 (2). Il ne se passe guère de jours sans qu'une ville annonce l'installation de caméras. Marseille, Roubaix