Après le mazout, le champagne ? Le Fipol (Fonds international d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures) va, le 7 mai, à l'issue de son comité exécutif, annoncer officiellement l'heureuse nouvelle aux sinistrés de l'Erika : tous calculs bouclés, le fonds devrait être en mesure de rembourser aux victimes du pétrolier naufragé en décembre 1999 la totalité de leur préjudice avéré.
Sur 6 692 demandes d'indemnisations enregistrées par le Fipol au 1er avril 2003, les 5 200 qui ont déjà fait l'objet d'un accord entre experts et sinistrés sont concernées au premier chef. Le taux de remboursement de ces dommages «agréés» va donc être porté de 80 % à 100 %.
Eponger. Ni l'Etat français ni la compagnie pétrolière TotalFinaElf, affréteur de l'Erika, ne seront du festin. Dès 2000, l'un comme l'autre se sont engagés auprès du Fipol et de l'opinion publique à attendre le remboursement intégral des autres sinistrés avant de faire valoir leur droit. Façon d'éviter l'émeute : l'ardoise de l'Etat français (190,5 millions d'euros engagés dans le cadre du plan Polmar) ou celle de TotalFinaElf (180 millions d'euros) auraient à elles seules suffi à éponger l'ensemble des ressources dont dispose le Fipol pour couvrir les dégâts provoqués par l'Erika (183 millions d'euros). Que l'un ou l'autre de ces deux créanciers réclame son dû, et les autres victimes auraient dû se contenter d'indemnités dérisoires. Ses ressources étant strictement plafonnées par la convention i