Besançon envoyée spéciale
Elles ne se sont pas revues depuis plus d'un an. Shirley (1), 15 ans, a repris le chemin du collège, classe de 3e. Le maquillage dissimule les cicatrices du visage, mais pas les blessures au poignet. Et ne peut rien non plus, selon son avocat, Me Jean-Claude Lorach, contre les maux de tête répétés, l'insensibilité de la main gauche, les douleurs au cuir chevelu, les difficultés psychologiques. Laetitia, 15 ans également, est incarcérée à la maison d'arrêt de Mulhouse, et Ludivine, 14 ans, à celle de Dijon, quartier des femmes.
Vidée de son sang. La vie des trois adolescentes a basculé en mars 2002, ce jour où Laetitia et Ludivine torturent Shirley, laissée pour morte dans la cave d'une ancienne maison de retraite de Saint-Vit, près de Besançon (Doubs). Assommée avec une bouteille de bière, lacérée au visage par un couteau de cuisine, le cou entaillé, les veines du poignet tailladées, la jeune victime sera découverte un peu plus tard, vidée de son sang et en état d'hypothermie (Libération du 28 mars 2002). Elle a réussi à s'extirper de la cave après que le petit ami de Ludivine, revenu sur les lieux avec sa compagne, a laissé la porte de la maison ouverte.
Depuis hier et jusqu'à ce soir, Laetitia et Ludivine, qui ont reconnu les faits, comparaissent à huis clos devant le tribunal pour enfants de Besançon. Poursuivies pour «tentative d'assassinat et torture ou acte de barbarie», elles risquent jusqu'à 20 ans de prison.
Agées de moins de 16 ans, elles ne s