Le professeur Lucien Abenhaïm est directeur général de la santé. Il revient sur les craintes provoquées par la pneumopathie.
Des enfants qui reviennent de Chine repoussés de leurs écoles. Deux journalistes (1), de retour de Pékin avec le Premier ministre, mis en quarantaine par leurs médias. Comment réagissez-vous ?
C'est évidemment totalement injustifié. Pour toutes les personnes qui rentrent des zones à risque, il n'y a aucun danger de contamination pour ceux qu'elles côtoient si elles n'ont pas eu de contacts rapprochés avec des malades. Il n'y a aucune justification épidémiologique à procéder à de telles mesures d'éloignement ou de quarantaine. Les seules personnes qui sont contaminantes sont des gens symptomatiques. Le CDC (Centre de contrôle des maladies) a exactement la même attitude que nous : mettre en quarantaine simplement parce que l'on rentre de zones à risque est une mesure illusoire. Et qui peut se traduire par des discriminations.
Quant aux écoles, ces mesures d'exclusion temporaire sont injustifiées. L'Education nationale a envoyé une note pour l'expliquer. Notons, de plus, que dans l'épidémie mondiale, il n'y a aucun enfant de moins de 14 ans qui souffre du Sras.
Est-ce que vous ressentez une montée de craintes, voire de psychose ?
Il n'y a pas eu de vrais dérapages, juste des gens qui expriment une crainte exagérée. Dans les écoles, les demandes d'information ont beaucoup baissé. Pour les entreprises privées, on assiste à une phase de montée d'inquiétudes. Une