Rennes envoyée spéciale
Me Philippe Billaud en est convaincu : ce qu'a subi Thomas (1), 15 ans, avant de mourir en Zambie lors d'un séjour dit «de rupture» pour jeunes en difficulté, ne se réduit pas à de simples «violences en réunion par personnes ayant autorité» comme l'a initialement retenu le parquet de Brest. Au nom des grands-parents paternels de l'adolescent, cet avocat vient donc de déposer contre «l'éducateur» mis en examen et écroué depuis le 9 avril dans cette affaire une plainte pour «actes de barbarie par personne ayant autorité et ayant entraîné la mort». A l'appui de sa plainte, il rappelle notamment qu'au cours des trois jours qui ont précédé sa mort, Thomas fut attaché, nu, une nuit entière, à un poteau d'un enclos à cochons ; que les autres jeunes du groupe étaient incités à le frapper, à lui uriner dessus ; qu'on lui plongeait la tête dans l'eau fangeuse de la porcherie... Ce qui peut expliquer que Thomas, garçon épileptique à qui l'éducateur avait supprimé ses médicaments, ait été pris de convulsions avant de décéder.
Autopsie bâclée. Un autre avocat, Me Vincent Omez, va intervenir en qualité d'administrateur du frère et de la soeur de Thomas. Quant à Me Ronan Appéré, il représente les parents de la victime depuis le drame. Les trois avocats forment désormais un bloc, bien décidé à secouer le parquet de Brest dont ils critiquent le manque d'allant et une certaine mansuétude à l'égard de l'aide sociale à l'enfance et du conseil général du Finistère, responsa