Amsterdam, correspondance.
Pour la formation des imams, l'exemple des Pays-Bas est riche d'enseignements : les autorités ont essayé... mais sans moyens ni suivi. Avec, au final, un résultat médiocre.
Le débat avait été lancé après les déclarations homopho bes de l'imam rotterdamois El-Moumni en mai 2001. Il avait déclaré à la télévision que l'homosexualité était «une maladie dont la contagion devait être empêchée». Vives réactions des politiques. Le ministre de l'Intégration, Roger van Boxtel, a proposé alors d'imposer des cours de langue et de civilisation néerlandaises aux imams fraîchement arrivés. Lors de cet «inburgering» (littéralement : «citoyennisation»), ils doivent apprendre, entre au tres, qu'aux Pays-Bas hommes et femmes, homos et hétéros, religieux et laïques sont tous égaux. La tâche n'est pas sim ple : comme le raconte Oussama Cherribi, ancien député libéral et sociologue spécialiste du sujet, «les imams turcs sont envoyés par leur pays, ils n'ont pas le droit d'apprendre le néerlandais et n'ont aucune idée de ce qui se passe dehors».
Deux ans après, la formation des imams ne s'est pas franchement améliorée : «Le système d'inburgering ne marche pas. Les imams sont prisonniers de leur mosquée, avec cinq prières par jour. Ils n'ont pas le temps d'aller suivre ces cours au loin.» Il faudrait des cours adaptés, sur place, pour l'imam mais aussi pour son entourage. Cherribi, met en cause les pesanteurs admini stra tives : «C'est le ministère des Affaires sociales qui