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Libération

Party plus très free.

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Dans la Marne, premier Teknival organisé en coordination avec les autorités. Plus encadré. Moins spontané.
publié le 3 mai 2003 à 22h51

Marigny (Marne), envoyé spécial.

Les gens déambulent entre les sound systems, et c'est une immense vague. De loin, on dirait une grande foire. Avec une musique bien plus forte. A Marigny (Marne), sur une base désaffectée de l'Otan, le Teknival 2003 dure depuis jeudi, organisé en coordination avec le ministère de l'Intérieur. Et c'est une quasi-première.

Il y a des «sons» alignés, avec devant des teufeurs déhanchés. Bière, monbazillac ou veuve-cliquot, les bouteilles sont de toutes les classes sociales. Les pétards aussi. Ceux qui les consomment ont souvent la banane, ou le sourire béat. On attend 25 000 personnes pendant tout le week-end. A l'entrée, la «sécurité» demande une «donation». Une participation financière à la manifestation, dont le coût, pour les organisateurs, est évalué à 170 000 euros. Un des signes du changement.

«Piège». Moksa est un des instigateurs de cette nouvelle donne. «On est en négociation avec Sarkozy depuis septembre, on y met du nôtre, ils y mettent du leur. Nous, on a tout à y gagner, la pérennité du truc, et montrer aux élus locaux qu'on peut s'organiser, débloquer les mentalités.» Et apparemment, l'image est importante. «Un Teknival pas autorisé, ça peut déranger les gens, explique, à l'entrée, Nicolas. Avant c'était plus fragile, on ne pouvait pas apporter une sécurité, ni éviter des rumeurs comme quoi on était délinquants.» Premiers résultats tangibles : les voitures ne vont pas sur le dance-floor (la zone de son). Des toilettes chimiques (45),