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Libération

Le ciel à grande échelle

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publié le 6 mai 2003 à 22h53

Comment hisser au top un télescope de 3,6 mètres de diamètre quand on est à l'ère des plus de 8 mètres ? Avec une «mégacaméra», ont répondu les astrophysiciens qui utilisent le CFHT (Télescope franco-canadien de Hawaii), installé au sommet d'un volcan éteint. Depuis quelques semaines, Christian Veillet, patron du CFHT, peut compter sur MegaPrime, un instrument construit autour de MegaCam, «la caméra numérique dotée du plus grand champ du monde : elle observe le ciel sur un "degré carré"­ environ quatre fois la pleine Lune ­ avec ses détecteurs de 360 millions de pixels assemblés sur des plaques d'or».

Champ. Les premières images de MegaCam, conçue et fabriquée au service d'astrophysique du Commissariat à l'énergie atomique à Saclay, viennent de démontrer la réussite technologique de la caméra maintenue sous vide et à -120° C. Malgré l'énormité du champ couvert ­ bien supérieur à ceux qu'observent les télescopes de 8 mètres qui, eux, voient plus loin et plus précis ­, la résolution est excellente (1).

Les cibles du nouvel instrument sont multiples : petits objets du système solaire, galaxies lointaines ou effets gravitationnels de la matière noire invisible... Mais la grande surface couverte par MegaCam en fait un moyen privilégié de l'observation à grande échelle de l'univers. Un programme de 500 nuits d'observations sur cinq ans lui permettra de couvrir tout le ciel visible depuis le site. Un véritable torrent d'informations numériques. Chaque pose produira environ 800 mégabi