Il s'est présenté comme une fleur, affirmant benoîtement : «J'ai toujours été prêt à coopérer avec la justice française.» Nadhmi Auchi, 65 ans, homme d'affaires irakien ayant obtenu la nationalité britannique, n'est pourtant pas réputé pour son sens de l'humour. Cela fait bientôt trois ans que la justice fran çaise lui a collé un mandat d'arrêt international. On lui reproche d'avoir encaissé une astro nomique commission de 280 mil lions de francs (43 millions d'euros) pour un tout petit rôle : faire office de cache-nez au groupe Elf lors du rachat d'une compagnie pétrolière espagnole.
Remontrances. Auchi résidait paisiblement à Londres, grâce à l'aimable bienveillance des pouvoirs publics britanniques, rétifs à l'entraide judiciaire internationale. Alors, son arrivée impromptue à la barre du tribunal, le jour même où son cas devait être évoqué, suscite bien des interrogations. «Il n'est pas improbable que cela ait été évoqué en haut lieu, sourit un magistrat. Faut-il y voir malice ?» Auchi est parfois présenté comme l'un de ces hommes qui pourraient jouer un rôle dans la reconstruction de l'Irak. Le 31 mars, la justice britannique avait bien tardivement diligenté un début de commencement d'application de son mandat d'arrêt international. Mollement : un tribunal l'avait laissé libre, moyennant une caution de 72 000 euros. C'est donc librement et volontairement qu'il a comparu hier à Paris, espérant s'attirer ainsi la bienveillance du tribunal.
«Depuis plusieurs semaines, M. Auc