Ils sont serrés comme des sardines dans un petit local. Neuf heures trente, hier. 78 instituteurs de Pantin, des Lilas et du Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) tiennent une AG dans la salle du SNUipp (principal syndicat du primaire) de Pantin. «Il faut qu'on ait un débat sur comment renforcer la mobilisation», lance Monique. Les parents sont «en gros» avec eux, «avec de petits bémols sur l'impact de la scolarité, le problème de la longueur de la grève. Comment faire pour durer»... Un instituteur se plaint du manque de relais de la part des médias. Il se fait rabrouer. «Quand on est dans une lutte, c'est pas à la presse, c'est à nous d'informer les gens.» Arnaud brandit des articles : «Le problème, c'est pas ce que disent les médias, c'est comment nous, on se bat.»
«Féodalités». Se battre. Monique Morineau, du SNUipp, parle baisse du budget. Au quotidien, c'est davantage d'élèves par classe, des difficultés d'organisation. «C'est une mobilisation pour dire qu'on va vers une régression de notre niveau de vie et de l'accès au service public.» Elle répète : «On pense qu'on ne gagnera (que) par une grève générale, pour faire reculer le gouvernement.» Arnaud se lance dans une grande diatribe sur le gel des crédits, les salaires «dont on ne parle plus», puis la décentralisation. «Dans le primaire, ce qui est prévu, c'est de faire entrer les écoles dans le giron des communes, sous le lien financier et politique du maire. Il ne faut pas accepter cette multiplication des féodalités.