Lyon de notre correspondant
Madame Belkacem sera finalement rejugée avant la fin de l'année. En février, la cour d'assises du Rhône avait reporté le procès en appel de cette femme condamnée à vingt ans de réclusion pour le meurtre de son amant, Jacques Brunet, un vétérinaire, brûlé après avoir été drogué. Au premier jour d'audience, le président avait reçu une lettre du mari de Jamila Belkacem. Annonçant son suicide, il s'accusait du meurtre. La cour avait alors suspendu les débats, et ordonné immédiatement la comparution du mari. Mais il était déjà dans le coma, et le président avait reporté le procès, ordonnant un complément d'information. Ce dernier est bouclé. Il confirme que René Maillard n'a jamais voulu se suicider (Libération du 3 avril). Quelqu'un a tenté de le tuer. Et les soupçons se concentrent sur la fille aînée du couple.
Faux suicide. En se réveillant après son pseudo-suicide, René Maillard a dit : «Qu'est-ce que je fous à l'hôpital ?» Les enquêteurs lui ont alors appris l'existence de «sa» lettre envoyée à la cour d'assises, mais aussi au procureur de Bourg-en-Bresse (où l'affaire a été instruite) ainsi qu'à l'avocate de Jamila Belkacem. Dans le courrier, l'auteur écrivait : «Je ne viendrai pas au procès en tant que témoin, car je suis coupable. Oui, monsieur, c'est moi qui ai tué Jacques Brunet. Je ne supporte pas la prison et je ne pense pas qu'elle va diminuer ma souffrance. Je préfère me suicider libre que derrière les barreaux.» Selon les médecins, le mari