Loïk Le Floch-Prigent a rompu un serment d'amitié, sûrement, en déclarant «la nausée» que lui inspirait Alfred Sirven. Il a brisé en tout cas un lien, une complicité, qui le protégeait encore lors du procès de l'affaire Dumas, quand Sirven, par discipline, s'entêtait à ne dénoncer que sa «hiérarchie», sans donner de nom. Le Floch-Prigent avait été condamné, malgré tout. Implicitement unis par dix ans de collaboration passée, et presque huit ans de silence, les deux hommes se serraient encore la main.
Orgueil. Le procès Elf s'annonçait beaucoup plus délicat pour Le Floch, les gratifications personnelles allaient être évoquées elles étaient passées par Sirven. Au 5e jour d'audience, c'est Sirven qui a évoqué, le premier, l'existence d'une caisse noire chez Elf, avalisée par le PDG, et aussi le paiement de «certaines choses» pour lui. Le Floch s'est incliné. Il a donc assumé, avec tambour et trompette, l'existence d'une «caisse noire» destinée aux politiques chez Elf, dès le 7e jour d'audience.
Quinze jours plus tard, il revient à la barre, avec un texte rédigé, pour assumer une partie de sa dérive personnelle et proclamer «sa faute». Après huit ans de déni total, l'aveu est difficile. Le prévenu a autant d'orgueil qu'en avait le PDG. Le Floch égratigne «la cour» qui s'était formée autour de lui, qu'il a eu «la faiblesse de laisser faire» et qui s'est «servie» de lui. S'il admet le financement occulte de son divorce d'avec Fatima Belaïd, il ne s'en est pas occupé. S'il reconnaî