Marie-Odile Bertella-Geffroy a eu tort de mettre en examen les quatre dirigeants de Buffalo Grill ou de sa filiale Districoupe pour «homicide involontaire». Mais on ne peut pas le dire comme ça et on n'en tirera aucune conséquence : que les avocats et la juge se débrouillent entre eux... C'est ce qu'on peut retenir rapidement de l'arrêt rendu hier par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, qui se voyait soumettre le dossier du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob et des deux victimes à l'origine de la plainte, Laurence Duhamel et Arnaud Eboli, décédées en 2000 et 2001.
Christian Picart, le PDG de Buffalo Grill, Nicolas Viguié, directeur administratif, Francis Coutre et Daniel Batailler, PDG et directeur des achats de Districoupe la filiale viande du groupe Buffalo sont poursuivis pour plusieurs motifs. D'abord dans un volet qui concerne essentiellement les fraudes qu'ils auraient commises dans l'importation de la viande servie dans les 260 restaurants de la chaîne à partir de 1996. Ce volet «fraude» leur vaut des mises en examen pour «mise en danger de la vie d'autrui, tromperie sur la nature, l'origine et la qualité de la marchandise et faux». La cour d'appel considère qu'au vu des faits, la juge pouvait procéder ainsi.
«Indices graves et concordants». Mais, en même temps, les 18 et 19 décembre 2002, la magistrate les mettait en examen pour homicide involontaire. Or, Arnaud Eboli et Laurence Duhamel avaient tous deux l'habitude de fréquente