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Libération

L'école planche sur l'image

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A Poitiers, un ministre, des enseignants et des professionnels du visuel pour un débat sur «l'éducation à l'image».
publié le 13 mai 2003 à 22h59

Poitiers envoyé spécial

Les «grands débats» se suivent et ne se ressemblent pas. Inauguré voici quinze jours par Luc Ferry à Amiens (Libération du 29 avril), sur le thème de l'enseignement professionnel, le «grand débat» sur l'école, préalable à la refonte de la loi d'orientation de 1989, s'est poursuivi hier à Poitiers. Sans tambour ni trompette, en cette veille de grève contre la réforme des retraites.

Cette fois, c'est Xavier Darcos, ministre délégué à l'Enseignement scolaire, qui s'est déplacé, sur le thème a priori neutre de l'éducation aux images, et, passage désormais obligé, sur celui de la décentralisation ­ nettement moins neutre. Environ 200 chefs d'établissement et enseignants ont ainsi pu suivre un échange entre une demi-douzaine de professionnels de l'image (1). Un thème plus complexe qu'il n'y paraît. Xavier Darcos le confiait après le débat : «Placer très tôt dans les apprentissages la lecture des signes d'aujourd'hui, j'y crois beaucoup. Entre la vidéo et le DVD, les enfants vivent dans un monde qui n'était pas le nôtre... En un sens, l'image vient avant l'écrit.» Pour autant, nul, à commencer par le ministre, ne sait par quel bout prendre le sujet qui offre une jolie variante de la question «A quoi sert l'école ?»

Le psychanalyste Serge Tisseron a plaidé pour que l'on mette l'enfant au centre du système éducatif, idée actuellement combattue par Luc Ferry. Au terme de trois années de recherche auprès d'enfants âgés de 11 à 13 ans, Tisseron pense que l'enfant di