Valenciennes envoyée spéciale
Il a le visage fatigué, mais l'air tranquille. Charles, ancien métallo chez Forgeval, rentre à la maison, «celle qui fait le coin là-bas», un petit logement en briques du quartier de la Briquette à Valenciennes. Traversée par une avenue bordée d'érables l'allée des Chênes, la Briquette est un lotissement tranquille, que les locataires ont investi «comme des propriétaires», assure l'agence HLM du quartier, Val-Hainaut Habitat. Rideaux de dentelle, massifs de myosotis, géraniums, nains de jardin, même une fausse margelle dans un jardinet et quelques fers à cheval sur les murs. Charles, 60 ans, est content de «rester» ici, comme on dit dans le Nord, c'est-à-dire d'y habiter. Mais à l'idée qu'il aurait pu s'y installer quinze ans plus tôt, il secoue la tête énergiquement. «Ah, non, non, non, ça n'avait pas bonne réputation.» Désormais, les locataires qui veulent emménager à la Briquette s'inscrivent sur liste d'attente. Lui a dû attendre deux ans.
C'est l'histoire d'une métamorphose. Avant : cinq barres HLM miteuses. Après : 500 «cottages» (le terme utilisé par Val-Hainaut), avec jardin. Les plus grands sont loués environ 490 euros par mois. Pour certaines familles, l'aide personnalisée au logement (APL) cou vre le loyer. On a démoli au fur et à mesure de la construction des maisons , pour ne pas avoir à déplacer les gens : les premières sont sorties de terre il y a vingt ans, les dernières livrées cette année.
Ça ne ressemble pas à un quartier en d