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Libération

Petit inventaire des combines immobilières

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Commissions en cascade lors d'acquisitions à l'étranger.
publié le 15 mai 2003 à 23h00

On savait que l'immobilier était un secteur peu regardant avec la loi. L'un des mérites du procès Elf est de nous permettre ­ loin d'être blasés ­ de nous en indigner derechef. De rester jeunes. Car le groupe pétrolier a poussé le bouchon assez loin lors de l'achat d'immeubles pour ses filiales espagnoles, portugaises et japonaises. Rien que sur son siège à Tokyo, 70 millions de francs de commissions occultes ont été versés.

Toutes les ficelles du métier, plus ou moins grosses, ont été mises à contribution. Comme la fausse option d'achat : X achète un immeuble à Y, mais il faut dédommager Z qui, paraît-il, disposerait d'un droit de préemption. Z encaisse l'argent, puis en rétrocède en douce la majeure partie à X et/ou Y (selon affinités). Tout est manigancé depuis le départ.

Galimatias. X, c'est Elf qui veut un siège social pour ses activités au pays du Soleil-Levant. Y, c'est un propriétaire nippon, grimé pour l'occasion en société off-shore irlandaise. Z, c'est l'incontournable Nadhmi Auchi : cet homme d'affaires irakien, naturalisé britannique mais jurant de sa francophilie, avait déjà fait parler de lui lors du rachat par Elf de deux compagnies espagnoles (Libération du 6 mai). Auchi, donc, a perçu 25 millions de francs, avant d'en rétrocéder illico 22,5 sur un compte d'Alfred Sirven.

Hier à la barre, Auchi a donné un semblant d'explication. Primo, ce n'était pas une option d'achat mais une garantie de rachat. Soit. Secundo, c'est Elf qui aurait dicté toutes les conditions.