Lyon de notre correspondant

La fille de madame Belkacem a finalement reconnu. C'est elle qui a tenté de tuer son père, d'un flan au chocolat empoisonné (Libération du 9 mai). L'adolescente (17 ans) espérait disculper sa mère, condamnée à vingt ans de réclusion pour le meurtre de son amant. Madame Belkacem devait passer en appel, leÊ26 février, devant la cour d'assises du Rhône. Mais au premier jour d'audience, le président recevait une lettre du mari s'accusant du meurtre, tout en annonçant son suicide. Une rapide enquête a confondu sa fille. Elle aurait tapé la lettre avant d'empoisonner son père. Mise en examen mercredi, elle a été écrouée, avec l'une de ses amies, poursuivie pour complicité.

Toutes deux rendaient régulièrement visite à Jamila Belkacem, à la prison Montluc de Lyon. Lors d'un parloir, la mère aurait donné à sa fille la lettre manuscrite sur laquelle elle avait rédigé les faux aveux qu'il fallait attribuer au père, en la chargeant de la taper. L'adolescente aurait ensuite apporté en prison son carnet de correspondance, afin que sa mère récupère la signature du père. Enfin, Jamila Belkacem aurait fourni à sa fille les antidépresseurs censés tuer le père. Il semble que la détenue conservait discrètement le traitement que les médecins lui administraient.

Deux jours avant le procès de Jamila Belkacem, sa fille aurait mélangé les médicaments dans un flan spécialement confectionné pour son père. Il en aurait avalé un peu avant de se coucher, et de sombrer dans le com