La fécondité des étrangères est un excellent révélateur de l'intégration des populations immigrées. En 1999, elles avaient en moyenne trois enfants, contre 1,7 pour les Françaises (1). Les étrangères, à l'exception des Européennes, n'ont donc pas rejoint le comportement des Françaises, comme on pouvait le penser dans les années 80 où les taux de fécondité de la plupart des immigrées diminuaient sûrement (2).
Ce sont les Africaines, trois fois plus nombreuses dans l'Hexagone en 1999 qu'en 1980, qui ont le plus d'enfants : quatre en moyenne. Juste après viennent les femmes turques (3,35) qui, à la différence de presque toutes les autres, continuent à procréer beaucoup plus jeunes. Alors que la fécondité des Maghrébines avait fortement diminué dans les années 80 (- 32 % pour les Marocaines, - 25 % pour les Algériennes et Tunisiennes), elle décroît désormais beaucoup plus lentement, pour atteindre 3,25 enfants. Soit, à peu près, le chiffre de 1990, alors qu'il était de 4,7 en 1980. Les Marocaines sont désormais les plus fécondes des Maghrébines, à la place des Tunisiennes.
L'étude de l'Insee montre que la fécondité des étrangères est étroitement liée à leur durée de séjour sur le territoire : pour une même génération d'étrangères, plus l'immigration est ancienne, plus le comportement tend à se rapprocher de celui des Françaises. Ainsi, en 1997, le taux de fécondité des Marocaines arrivées dans les années 80 était de 2,91. Il était de 4,31 pour celles arrivées dans les années 90, l