A Reims, le procureur général Yves Charpenel a préparé un «dispositif médical musclé avec des urgentistes» pour s'occuper de l'accusé Pierre Chanal que la cour d'assises de la Marne compte bien juger à partir de lundi. «Même contre sa volonté.» Les médecins-experts dépêchés à son chevet par la présidente Simon-Rossenthal pour évaluer si la santé de l'ex-militaire lui permet de comparaître, s'orientent sur «un rapport favorable». Son «état physique et psychologique» rend possible a priori sa comparution, sous réserve d'un nouvel examen ce week-end.
Dormitif. Selon les médecins, Pierre Chanal a avalé «une dose thérapeutique» de somnifères Noctran, et «non pas toxique», sans risque de mort. De plus, un tube de vitamine C a été retrouvé lundi à ses côtés avec la boîte de dormitifs. Pour l'avocat des familles de victimes, Me Gérard Chemla, cet acte «s'apparente plus à une énième lâcheté de la part de l'adjudant Chanal, à un refus de se confronter à ses juges. C'est la troisième fois que Chanal se rate.»
L'ancien chef de corps du 4e régiment de dragons de Mourmelon de 1977 à 1986 a toujours menacé de «disparaître totalement» si les juges le condamnaient pour les disparus du «triangle maudit de la Marne». Pierre Chanal l'avait annoncé lors de son unique interview en 1995, après sept ans de prison pour la séquestration et le viol d'un auto-stoppeur. Les preuves manquaient alors dans le dossier des disparus de Mourmelon pour le réincarcérer.
Reclus chez sa soeur, dans la Loire, Pierre C