Parmi les milliers de médailles remises chaque année, il y a des classiques. Maryse, agricultrice, 45 ans, dix enfants, invitée aujourd'hui à l'Elysée : «Je ne comprends pas pourquoi j'ai été retenue, on a une vie de famille normale.» Christine, femme d'ouvrier, 47 ans, quatre enfants, médaillée de l'an 2000 : «Ce n'est pas le tout d'avoir des enfants, de les élever, faut avoir une récompense.» Il y a aussi l'épouse de militaire, également conviée à l'Elysée : «On ne parle pas à des journaux comme Libération.»

Voisines. La famille exemplaire que les associations familiales cherchent désormais à promouvoir doit être jeune ­ «ces cérémonies où l'on décorait de vieilles femmes parfois grabataires ne font pas envie». Il faut que la taille de la famille «corresponde à un choix de vie», et ne soit pas le fruit d'une calamité. Plutôt Servane, des Côtes-d'Armor, «je faisais partie de la Ddass, je voulais une grande famille»,que Blanche, du Nord, «j'avais un corps comme ça, j'en ai fait quinze, ma mère en avait eu douze et, quand je me suis mariée, j'avais juré que j'en aurais aucun». Toutes sont heureuses, émues et fières surtout. «Ce sont mes enfants qui l'ont demandée pour moi. Quelle plus belle reconnaissance pouvaient-ils me témoigner ?», demande Liliane, six enfants, mise à l'honneur dans le Télégramme de Brest. «J'ai le diplôme accroché dans le salon, les voisines me disent à chaque fois : "Tu l'as bien mérité"», raconte Lucienne. «Pour la cérémonie, le maire était en retard co