Bordeaux, correspondance.
Les épouses et les soeurs des Kurdes de nationalité turque en grève de la faim depuis quarante jours pour obtenir l'asile politique ont occupé hier en fin d'après-midi, la place Jean-Moulin, près de la mairie de Bordeaux. Elles s'appellent Sidan, Elif, Kadriye, ou Husniye. Vendredi dernier, quatre d'entre elles ont été reçues par Noël Mamère, qui répète que renvoyer ces Kurdes chez eux, c'est les envoyer à l'abattoir. Le député Vert a écrit au préfet de région, Christian Frémont, et au ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin.
Amertume. Mardi, elles étaient une cinquantaine à monter à Paris avec leurs enfants. Là, elles se sont partagé le travail. Les unes sont allées à l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides). D'autres à la Commission des recours. Puis direction, l'Assemblée nationale, pour rencontrer les politiques de tous bords, qui les ont reçues. Mais sans résultat immédiat. Amères, elles sont ensuite retournées devant l'Ofpra pour entamer un sit-in. La police leur conseillera fermement de lever le siège. Finalement, à 22 heures, tout le monde est remonté dans le bus.
«On est fatigué et on a le stress», confie Edwige, 19 ans, enceinte de huit mois. Tous les jours, à la sortie des cours de l'école privée où elle suit un BEP, elle file à Mérignac, dans cette caserne désaffectée de la banlieue bordelaise, pour retrouver son mari. Ils sont 81, tous kurdes de Turquie, à avoir entamé le 13 avril une grève de l