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Libération

Toulouse: notables en mauvaise passe

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Malgré les pressions, les deux ex-prostituées ont réitéré hier leurs accusations de viols commis par des magistrats via le réseau Alègre.
publié le 23 mai 2003 à 23h07

Toulouse envoyée spéciale

La parole de deux anciennes prostituées qui accusent des notables, des policiers et des magistrats d'actes criminels, sans rapport avec des passes consenties et tarifées, continue de faire trembler le palais de justice de Toulouse.

Ces deux témoins et victimes, Fanny, 30 ans, aujourd'hui «mère au foyer», et Patricia, 32 ans, ouvrière manuelle (1), étaient convoquées hier par les juges Nicole Bergougnan et Thierry Perriquet dans le cadre d'un nouveau dossier ouvert pour «proxénétisme», «viols aggravés et complicité», «viols sur mineur par personnes dépositaires de l'autorité», «actes de tortures et de barbarie». Une instruction que le procureur de la République, Michel Bréard, a lui-même déclenchée non sans courage le 15 avril, à l'issue d'une enquête préliminaire sur les frasques de ses pairs.

«Détails». Un nouveau dossier ouvert «contre Patrice Alègre et tous les autres...» Contre le tueur et violeur en série, sa clique de macs, mais aussi contre tous les hommes hauts placés qui ont pu abuser de ces petites putes vulnérables au début des années 90. A l'époque, Fanny n'avait que 17 ans, «entretenue» par «une clientèle de gens biens, de patrons de sociétés, de VRP, etc.».

Hier, entendue de 10 heures à 13 h 30 par l'un des deux juges, Fanny n'a pas encore été questionnée sur les séances sado-maso avec des personnalités, «sur ces monstruosités subies pendant dix ans qui ont laissé des traces indélébiles sur son corps», selon son avocat Me Georges Catala. P