Menu
Libération

Le blues des associations d'aide aux usagers de drogues.

Article réservé aux abonnés
Réunies à Perpignan pour une conférence, elles s'inquiètent de la politique répressive du gouvernement.
publié le 24 mai 2003 à 23h07

Perpignan, envoyé spécial.

Toutes les associations de terrain, réunies à Perpignan depuis jeudi pour la seconde Conférence latine de réduction des risques liés aux usages de drogues, ne cachent pas leur inquiétude. Avec des subventions à zéro et un moral au plus bas face aux discours répressifs de Nicolas Sarkozy sur les drogues. «Il y a cette idée dans la conscience collective que "ça se défonce trop" et que la drogue, c'est ces salauds de pauvres ! Les vents nous sont contraires...», résume le Dr Bertrand Lebeau, président de la conférence. C'est pourtant grâce au travail des militants, souvent ex-toxicomanes, au contact de populations marginalisées, que l'on doit le recul du sida et des overdoses chez les héroïnomanes. Et le succès des traitements de substitution dont bénéficient aujourd'hui 95 000 usagers d'opiacés. «Il ne faut pas baisser la garde», leur a indiqué l'émissaire de la Direction générale de la santé, notamment sur la transmission encore importante de l'hépatite C.

Doutes. Seulement voilà. Quid de leurs subventions quand seuls les centres de soins spécialisés pour toxicomanes bénéficient, depuis cette année, d'un financement pérenne par l'assurance maladie ? Et quid de la politique du gouvernement ? «D'un côté, Sarkozy dit qu'il ne faut pas financer les associations qui font du testing d'ecstasy dans les raves et, de l'autre, il nous invite pour organiser son teknival», note Jean-Marc Priez, dont l'association Technoplus intervient avec Médecins du monde.

Face