Le paquet de blondes à 7,65 euros (50 francs), c'est pour 2006. A trois jours de la Journée mondiale sans tabac, Jean-François Mattei, ministre de la Santé, a dévoilé hier un arsenal de mesures pour gagner «la guerre au tabac» du gouvernement. Dont une arme particulièrement efficace : l'augmentation du prix du paquet. «Une hausse du prix du tabac de 17 à 25 % ne me fait pas peur, le Royaume-Uni est le pays où le paquet est le plus cher d'Europe, près du double du prix français, et c'est aussi le pays où la consommation de cigarettes par habitant est une des plus faibles», a-t-il déclaré.
La stratégie du ministre se veut chiffrée et volontariste : tant que le tabagisme ne diminuera pas «de 30 % chez les jeunes et de 20 % chez les adultes», objectif fixé par le Plan cancer, le gouvernement imposera chaque année une hausse des taxes aux fabricants de cigarettes dans les lois de finances. Cela aboutira donc à doubler le prix du paquet d'ici à 2006.
Impact. S'appuyant sur les travaux d'épidémiologie de l'institut Gustave-Roussy (Libération d'hier), Jean-François Mattei a rappelé que la hausse du prix intervenue le 1er janvier a déjà eu un impact non négligeable. «Nous avons augmenté les taxes de 17 %, mais les fabricants ont rogné sur leurs marges et la hausse du prix de vente n'a été que de 10 %.» Cela a néanmoins entraîné une baisse de plus de 9 % de la consommation au premier semestre 2003. Et à chaque baisse de 10 % du tabagisme, c'est 10 000 morts évitées dans les années à ven