Villenouvelle (Haute-Garonne)
envoyé spécial
«Nous ne sommes pas des moutons», tranche Nadine l'employée de banque. «Si les syndicats enseignants devaient arrêter le mouvement, développe Jean-Claude l'agriculteur, nous, on continuerait.» «Et il est hors de question de laisser tomber sans avoir rien obtenu, conclut Bob. Si nous n'étions pas entendus, nous devrions alors passer à des modes d'expression plus violents.» Ce dernier mot ne fait frémir personne dans l'assemblée. Nathalie la buraliste, François l'ingénieur ou Christelle la nounou agréée n'y entendent qu'une marque supplémentaire de leur détermination à tous crins. Un ordinateur ronronne sur le bureau d'une salle de l'école publique de Villenouvelle. A côté, une boîte de biscuits se vide des cerises que Carmen l'agent hôtelier a apportées. La directrice, Jocelyne Rosso, est assise au milieu de tout ce petit monde debout autour.
Barricade virtuelle. Les parents d'élèves des cinq classes primaires de ce village du Lauragais de mille habitants à 30 km de Toulouse occupent les lieux depuis le 20 mai. Autour du clocher de brique, les parents d'élèves de Villenouvelle sont depuis toujours «divisés en deux camps», explique Jocelyne Rosso. Le soir de la manifestation du 19 à Toulouse, ils sont tous allés prendre un pot ensemble au café le Why Not avant de rentrer. Cela illustre, selon Vincent, maître de conférences en mécanique, le «repositionnement de chacun» à l'occasion de cette occupation. Les parents «se parlent tout d'un