Mondonville envoyé spécial
En ce week-end de l'Ascension, les décapeuses et les pelles mécaniques, qui ouvrent la route à grand gabarit de l'A380 vers Toulouse sont là, toutes garées, parquées en amont. Mais encore à l'arrêt. Il y a un grain de sable : les archéologues occupent le site de Labadie, et vendredi après-midi ils n'attendaient plus que les CRS. Les «préhistoriens» de l'Institut national de recherche archéologique préventive (Inrap) avaient en effet jusqu'à vendredi minuit pour mettre à jour des carrières de galets de l'Homo erectus du paléolithique ancien, avant le labour du site par les engins. Ils n'ont pas donné le moindre coup de pelle. Ils font grève. «Prendre le risque de voir détruit l'objet de son métier équivaut à une immolation», se désole le directeur des opérations sur le site.
Equilibre. Les archéologues sont arrivés en avril sur les 500 m2 de ce site vieux de 300 000 ans, en pente douce sous un champ de maïs à la sortie de Mondonville, à 20 km des usines du futur Airbus géant. Prêts à travailler. Mais à peine débarqués sur leur chantier de fouilles, un fax les attendait. En le lisant, ils ont découvert la teneur de la loi encadrant leurs travaux, adoptée, ce mercredi, au Conseil des ministres. D'abord, un prix du mètre carré sondé qui devrait passer de 32 à 25 centimes d'euro. Ensuite, une possibilité pour l'entrepreneur constructeur d'autoroute ou de parking de choisir entre l'Inrap et une société commerciale pour effectuer les fouilles. Enfin, un dou