«On a gagné une manche : le gouvernement peut reculer !», clamaient, vendredi, les étudiants de l'université de Paris-I Tolbiac réunis en assemblée générale. «Nous ne voulons pas d'une université d'élite basée sur l'argent. Et nous demandons le retrait complet des réformes Ferry-Fillon.» Loin de désamorcer la mobilisation des étudiants, l'annonce du report à l'automne de la réforme des universités semble au contraire renforcer leur ardeur. A Paris, l'université de Tolbiac donne le ton. Luc Ferry y qualifiera peut-être l'ambiance d'«insurrectionnelle». Comme il l'a fait, jeudi, pour résumer la situation à La Réunion.
Révisions stoppées. Vendredi, 13 h 30. Des centaines d'étudiants en Deug patientent devant la fac de Tolbiac, sous un soleil de plomb. Au-dessus de leurs têtes, une banderole «Paris-I en lutte». Ils sont convoqués pour un partiel d'histoire contemporaine. Moteurs de la mobilisation, les enseignants et les personnels administratifs de l'UFR d'histoire ont demandé le report des examens. Depuis lundi, les épreuves d'histoire s'annulent les unes après les autres. La plupart des étudiants ont stoppé net leurs révisions. «On ne peut pas avoir la tête à la fois dans les révisions et dans la mobilisation», explique Amandine. «Ce n'est pas une question de flemme, précise Benoît. On a juste besoin de temps pour comprendre les réformes.» Ces deux-là ne sont pas syndiqués.
Un professeur de droit civil, copies sous le bras, est pris à partie : «L'épreuve s'est déroulée dans le