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Analyse

Le référendum du ministre soumis à rude épreuve

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Le procès risque de perturber le scrutin.
publié le 2 juin 2003 à 23h14

Le sort du référendum insulaire lancé par Nicolas Sarkozy pourrait se jouer en partie dans la salle d'audience de la cour d'assises spéciale de Paris. Le procès des assassins présumés du préfet Erignac, qui débute aujourd'hui, va peser sur les consciences insulaires et la campagne électorale jusqu'au vote, prévu le 6 juillet.

Au Sénat comme à l'Assemblée nationale, cette concomitance a été avancée pour obtenir du ministre de l'Intérieur le report de la date du scrutin. Hors de question, a assuré le locataire de la place Beauvau, qui a reconnu à la tribune du Palais-Bourbon que ce procès «va remuer beaucoup d'émotions en Corse et sur le continent. Aucune explication politique ne peut justifier le lâche assassinat du préfet Erignac. Leurs auteurs sont des assassins qui doivent être condamnés comme tels».

Indécis. En clair, pour Nicolas Sarkozy, pas question de chambouler un calendrier hautement politique pour des criminels de droit commun. «Cela aurait été pourtant plus raisonnable», estime un élu UMP de l'Assemblée territoriale favorable à la mise en place de la collectivité unique. «Les électeurs encore indécis risquent de basculer dans le camp du non au fil de ce procès pour bien signifier qu'ils ne souhaitent pas cautionner une réforme soutenue par les nationalistes.»

D'autant plus qu'un nouveau groupe se réclamant du FLNC, apparu sur la scène insulaire à l'occasion d'une conférence de presse clandestine le 18 mai, a réaffirmé son «soutien fraternel à tous les militants empri