Lyon de notre correspondant

Un détenu a réussi la belle, hier, à la prison Saint-Paul de Lyon. Sans corde ni grappin, sans aide. Juste à la force des poignets. Il était 9 h 45, et l'homme se trouvait «en jeux collectifs», dans la cour de sport. Le moniteur s'est absenté un instant, et l'attention du surveillant du mirador s'est trouvée détournée lorsqu'un ballon a franchi le mur, pour retomber dans la rue. Le détenu en a profité pour rejoindre la balle.

Prenant un modeste élan, il s'est lancé à l'angle de deux murs, juste en dessous du mirador. Le gardien, ainsi, ne pouvait le voir. Avec ses mains et ses pieds, il s'est hissé de quatre mètres, en profitant des maigres aspérités des parois. Ensuite, une fois sur le mur de ronde, le gardien a eu tout juste le temps de l'apercevoir. Déjà, l'homme sautait sur le mur d'enceinte, et se laissait retomber sur le trottoir, cinq mètres plus bas. Un détenu avait tenté la même chose, il y a trois ans, il s'était cassé les deux chevilles. Hier, l'homme s'est enfui en courant.

Détermination. Agé de 24 ans, il serait «sportif, physique, et pèse moins de 60 kg», selon Jean-Paul Ricard, directeur des prisons de Lyon. «A la place du matériel, il avait surtout une grosse détermination, comme on peut en avoir lorsque plusieurs années de prison vous attendent.» C'est la première évasion réussie dans les prisons de Lyon depuis 1992.

Condamné pour un vol avec dégradation, l'évadé avait été écroué en janvier. Il n'en était pas à son premier séjour dans