Il est large, le box de la «grande» cour d'assises de Paris. Et il s'est empli d'un coup, hier, à 14 h 30 précises quand les huit accusés du «commando Erignac», et quinze gendarmes mobiles chargés de leur surveillance, s'y sont installés. Face à Dominique Erignac, la veuve du préfet de Corse, assassiné le 6 février 1998, et ses deux enfants, tous trois parties civiles. Du fait de cette austère présence muette, l'état de Jean Castela, considéré comme l'un des idéologues du «groupe des anonymes» qui a revendiqué l'assassinat du préfet de région, est passé presque inaperçu. Pâle, amaigri, les yeux caves, il a été récemment victime d'un accident cardiaque et a perdu, au cours de sa détention provisoire commencée en 1998, près de 20 kg. Le président Jacob a autorisé qu'un fauteuil plus confortable que le banc de bois lui soit octroyé et qu'il s'exprime assis. Mais il a fallu se serrer encore un peu : on avait presque oublié qu'un neuvième accusé devait y prendre place. Jean-Philippe Antolini, tout comme Benoît Fustier et Stéphane Monti, qui eux comparaissent libres, sont présents uniquement pour les attentats dits «de 1994», dont on ne sait trop s'il faut les attribuer au FLNC ou déjà au «groupe des anonymes».
Dissidence. C'est un peu compliqué, car à l'époque, les futurs «anonymes» font encore officiellement partie du FLNC. En tout cas, lorsqu'ils pénètrent dans les salles d'un lycée de Nice, les armes à la main, pour empêcher des examens de se tenir, ils se présentent ainsi : «N