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Libération

Alègre: les enquêteurs accélèrent

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Le nouveau procureur doit évaluer si le dépaysement du dossier s'impose.
publié le 4 juin 2003 à 23h15

A Toulouse, les juges et les gendarmes lestés des multiples affaires Alègre ont multiplié, hier, les initiatives pour accélérer la recherche de la vérité et éviter tout dépaysement de cet épineux dossier de «viols et proxénétisme aggravés, actes de barbarie» perpétrés, selon des ex-prostituées et le tueur en série lui-même, par des notables et des hommes de loi.

Le jour même, arrivait le nouveau procureur général, Michel Barrau, dépêché à Toulouse précisément pour évaluer si la conduite judiciaire de l'affaire, qui implique des magistrats locaux, doit se poursuivre dans un autre tribunal afin de «restaurer une justice sereine», selon le garde des Sceaux qui avait limogé Jean Volff, prédécesseur de Barrau et cité dans le dossier.

Sévices. Hier, le juge Thierry Perriquet, qui instruit le dossier avec sa collègue Nicole Bergougnan, a entendu le témoin et victime, Fanny. Cette ex-prostituée a répété et détaillé les sévices qu'elle aurait subis de la part de magistrats, de policiers et de personnalités, lors de soirées spéciales à partir de 1989. Elle n'avait alors que 17 ans, déjà un bébé, et un ex-compagnon qui s'appelait Patrice Alègre. La très belle «fille entretenue» aurait eu par la suite pour amant «Marcus», un substitut du procureur.

Outre les passes tarifées avec clients huppés, Fanny a déclaré au juge qu'on l'emmenait parfois de force à l'extérieur de Toulouse dans de «belles demeures», comme le château d'Arbas, où des hommes la violentaient et la torturaient. Parfois, cel