«Nous n'avons pas engagé de procédure disciplinaire depuis des années. Pas le moindre petit contentieux», note Eric Mallet, le bâtonnier de Briey, en Meurthe-et-Moselle (18 avocats). Même son de cloche à Dinan, barreau de taille identique. «Je ne sais pas à quand remonte la dernière sanction disciplinaire. A sept ou huit ans, au moins», suppute le bâtonnier Dominique Fournier. Celui d'Annecy (161 membres) n'a connu que quatre procédures en trois ans. Comme la plupart des petites et moyennes confréries pourraient entonner ce genre de couplet satisfait, la sanction qui a frappé, en novembre, Me Valérie Faure à Bergerac (lire ci-contre) paraît d'autant plus atypique.
Turpitudes. Bergerac serait-il une exception ? Ou s'agit-il d'un règlement de comptes envers une personne qui transgresse plus les codes sociaux que les règles déontologiques ? Le bâtonnier de Bergerac, Christian Tomme, garde le silence. «Dans une grande ville, elle n'aurait jamais été poursuivie pour une affaire pareille», estime un membre de l'ordre de Paris.
La discipline des avocats relève souvent de la loterie. Et dépend du contexte local. Parfois, entre gens de bonne compagnie qui se fréquentent au quotidien, on est enclin à passer sous silence les véritables turpitudes des confrères. Dominique Fournier l'admet : «C'est certainement plus facile d'instruire un dossier disciplinaire dans un grand barreau.» Au parquet général de Rennes, on confirme : «C'est délicat de sanctionner un confrère qu'on croise tous les